Dire adieu... et continuer malgré tout.

24 octobre

  Il y a quelque jours j'ai du dire adieu à une amie. Ce fut inattendu et violent. Ce fut comme se retrouver au milieu de l’œil de cyclone, le silence était assourdissant autour de moi et je savais très bien que j'allais bientôt être plongée dans le chaos. Pour ne rien cacher, je suis encore plongée dans ce chaos, j'ai l'impression qu'à  certains moments il s'agit toujours d'une situation inextricable. Je passerai sûrement encore quelque temps à pleurer et plongée dans mes idées noires mais j'ai accepté cela, et c'est sûrement cela qui me permet de voir la lumière au bout du tunnel.
Lorsque j'ai appris cette nouvelle j'ai ressenti comme une violente envie de m'enfuir loin de tout mais mon corps s'est comme mis en pilote automatique. Je suis allée en cours, j'ai honoré mes rendez-vous etc. Je ne savais pas que je m'enfonçais dans le déni, je refusais d'accepter la réalité et par dessus tout : je refusais que l'on me voit triste. 
J'ai cette tenace impression que le monde est dégoûté par la tristesse, comme si personne ne voulait l'affronter réellement. Après tout il n'y a pas de guide pour cela, chaque cas étant différents. Mais moi j'avais l'impression qu'on ne m'écouterai pas, que mes larmes agaceraient... Alors je retenais, jusqu'au moment où j'ai éclaté et que l'on m'a dit : "Pleure, je suis là". 
Ces quelques mots ont tout changé en moi, je me suis enfin mise à pleurer la mort de mon amie, j'entamais finalement mon processus de deuil. 
J'ai compris que fuir, que de se retenir dans une optique d'acceptation par les autres ce n'était pas une solution à longs termes. Si je voulais avancer il fallait que j'embrasse réellement la tristesse, les regrets et l'amertume qui s'emparaient tour à tour de moi. Je devais être malheureuse pendant un moment, c'était nécessaire. 
Aujourd'hui je suis encore malheureuse, et je le serai encore quelque temps, mais je ne cherche plus à le cacher. Si l'on me rejette pour ça c'est que ce n'était pas une personne faite pour moi, voilà tout. 

Mais, si je suis consciente de devoir être malheureuse, s'il s'agit d'un mal nécessaire, j'ai aussi conscience que je ne dois pas totalement me complaire dans mon pyjama en pleurant tout le jour durant. J'ai mis en place des choses simples pour me permettre de voir autre chose que le chaos qui enserre mon cœur : je projette à courts et longs termes.
Ainsi le week-end dernier je me suis rendue à Disneyland Paris, et si hier je suis restée à lire au chaud dans mon canapé avec mon chat, aujourd'hui je vais prendre un thé en ville avec une copine. Il s'agit de se faire plaisir, de se nourrir des joies simples qui font que la vie n'est pas si terrible. Et surtout : il s'agit de ne pas se forcer.

Si je ne me sens pas d'humeur à sourire, alors je ne souri pas, tant pis pour ma bitch resting face, ceux que ça gênent regarderont ailleurs. Si je ne suis pas d'humeur bavarde je resterai avec mon chat et mes bouquins -mon terrier habituel.

Je le dis beaucoup mais il est nécessaire de s'entourer des personnes qui vous aident, et ne pas se laisser engloutir par le regard des autres, ceux qui ne compatissent pas, ceux qui vous refusent même un "like" de soutien sur une très long post Facebook écrit avec vos tripes et votre cœur pour exprimer votre tristesse en public -ce post qui permet parfois de dire aurevoir pour de vrai, si l'on ne peut pas (comme moi) se rendre à la cérémonie...-, ceux qui se détournent de vous lorsque vous êtes si vulnérables. Les personnes qui restent à vos côtés sont précieux, n'oubliez pas de les aimer en retour, l'amour est ce qu'il reste au final.


Je veux continuer de vivre à l'image de mon amie dans le coeur, où elle restera belle à jamais, jusqu'à l'heure de mon propre générique de fin...



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